Le 3e régiment d'artillerie de marine (3e RAMa) de Canjuers appartient à la 6e brigade légère blindée (6e BLB).
Histoire.
Le 3e Régiment d’artillerie de Marine est le régiment opérationnel du haut Var. Forts d’un passé glorieux, les 800 bigors qui le composent maintiennent les traditions de rusticité et de faculté d’adaptation qui caractérisent les Troupes de Marine. Soudés au sein d’une brigade prestigieuse, les bigors du 3 se distinguent par leur aptitude à faire face à toute situation avec rigueur et enthousiasme, et servent aux quatre coins du monde.
Pour information, le terme bigor est l'appellation des militaires servant dans les régiments d'artillerie de marine de l'Armée française. Au sein des troupes de marine, le terme s'oppose à « marsouin » qui désigne l'infanterie de marine. L'origine du mot est parfois attribuée à bigorneau, qui s'accroche au pont pour tirer.
Ils mettent principalement en œuvre des canons CAESAR 155mm, des mortiers de 120mm, des postes de tirs MISTRAL ainsi que des canons de 20 mm.
Ils sont aussi capables d’acquérir des cibles et faire tirer des avions, des hélicoptères, des bateaux tout autant que les pièces d’artillerie sol-sol. Egalement en mesure de renseigner la brigade, grâce aux radars, aux drones, aux équipes de recueil de l’information et de guerre électronique, ils renforcent l’action d’ensemble du régiment et de la brigade. Engagé dans la numérisation de l’espace de bataille, le régiment est équipé du système d’automatisation des tirs et des liaisons de d’artillerie sol-sol (ATLAS).
Créé par décret consulaire le 13 mai 1803 à Rochefort, le 3e Régiment d’artillerie de marine est l’un des plus vieux régiments de l’armée de terre et l’un des plus décorés de l’artillerie. De 1813 à 1918, il combat sur tous les champs de bataille. Il s’illustre particulièrement lors de la bataille d’Hanau, face aux Austro-hongrois, le 30 octobre 1813. En 1816, il devient le Corps Royal d’Artillerie de la Marine essentiellement engagé lors des campagnes coloniales : Mogador en 1844, Dahomey en 1892, Tien-Tsin en 1900 et Maroc de 1908 à 1913.
Pendant la première guerre mondiale, devenu 3e Régiment d’artillerie coloniale, en appui de la 2e DIC, il se bat dans les Ardennes belges, puis participe aux batailles de la Marne (1914), de Champagne (1915), de la Somme (1916) et de La Serre (1918). Le régiment obtient deux citations à l’ordre de l’Armée lui conférant le port de la fourragère aux couleurs de la Croix de Guerre 1914-1918.
De 1919 à 1939, il tient garnison à Joigny. Au début de la guerre, il prend part à la bataille de France et forme avec le 203e RAC, l’artillerie de la 3e DIC sur le front de Belgique. Transféré sur la Meuse, il est encerclé en Lorraine et, à court de munitions, il cesse le combat le 22 juin 1940 à Vaucouleurs. En 1941, aux côtés du colonel Leclerc, les artilleurs de marine participent aux campagnes du Fezzan en 1942 et du Sud Tunisien en 1943. Il prend alors l’appellation de 1/3e RAC commandé par le lieutenant-colonel Fieschi. En 1944, il arrête une contre-attaque allemande sur Paris puis rentre le 23 novembre à Strasbourg, tenant ainsi le serment de Koufra. Il continue sa mission et participe en avril, à la réduction de la poche de Royan. Le régiment est à nouveau cité deux fois à l’ordre de l’Armée avec attribution de la fourragère aux couleurs de la Croix de Guerre 1939-1945. Le président des Etats-Unis lui attribue la « presidential unit citation ». Le 7 août 1945, il est fait Compagnon de la Libération.
En 1945 il s’installe en garnison à Vernon jusqu’à la réorganisation de 1984 où il rejoint Verdun au sein de la 10e Division blindée. Il est alors équipé du canon automouvant 155 AM F3 puis en 1985 du système ATILA. En 1991, le 3e RAMa se voit doté de 155 AUF1. Durant cette période, il participe à deux mandats en Bosnie au sein de la FORPRONU.
Il quitte Verdun pour Canjuers en 1994, et devient régiment support de l’Ecole d’Application de l’Artillerie. Le 1er juillet 1999, le 3e RAMa rejoint les forces au sein de la 6ème Brigade Légère Blindée. Depuis le début des années 2000, le régiment a été engagé sur tous les théâtres d’opération, en appui des unités de la 6e BLB ou d’autres brigades. Servant, selon les missions, le mortier de 120 mm, le canon tracté TRF1 de 155 mm ou le CAESAR, avec lequel il exécute les premiers tirs opérationnels en Afghanistan en 2008, les Bigors du 3e RAMa ont en outre montré leur capacité à s’engager en unité PROTERRE en Afrique ou dans les DOM-COM. Ils portent la fourragère aux couleurs de la croix de guerre avec olives 1914-1918 et 1939-1945, la «Presidential Unit Citation », et depuis le 18 juin 1996, la fourragère aux couleurs de la Croix de la Libération.
Le 3e régiment d’artillerie de marine est cité à l’ordre du corps d’armée en 2013 pour son engagement dans le cadre de l’opération PAMIR en Afghanistan en 2011. Cette citation comporte l’attribution de la croix de la valeur militaire avec étoile de vermeil.
Son insigne est composé de deux canons d’artillerie sur les côtés, de l’ancre d’or des troupes de marine et d’une croix de Lorraine rouge. Au centre nous retrouvons sur une plaque bleue, le continent africain cher aux troupes coloniales et un barbotin sur la partie basse, rappelant l’artillerie portée. Le 3e RAMa entretient vigoureusement sa devise exigeante : « A l’affût toujours... Jamais ne renonce ! ».
Implantation.
Situé au cœur de la Provence, le complexe militaire de Canjuers est essentiel pour la préparation opérationnelle des forces. Il étend ses 35.000 hectares sur les hauts plateaux du nord varois à plus de 900 mètres d’altitude. Un cadre rustique et exigeant, idéal pour l’entrainement du soldat.
Avec l’agglomération de Draguignan, capitale de l’artillerie et de l’infanterie, il constitue la première garnison de l’armée de Terre, alliant développement économique, habitat, éducation, sport, culture et transport au travers de ses multiples infrastructures. A 45 minutes de la gare SNCF des Arcs et de l’autoroute A8, il permet d’apprécier l’opportunité d’évoluer dans une région touristique réputée, entre mer et montagnes et à quelques encablures des gorges du Verdon et de la Côte d’Azur. L’environnement diversifié dont la garnison du régiment bénéficie permet de pratiquer une large variété de loisirs : sports nautiques, activité de montagne, VTT et randonnée, etc.
3e régiment d’artillerie de marine - Quartier colonel Fieschi - 83998 Canjuers CEDEX
Mission.
Le 3e RAMa est le régiment d’appui feux de la 6e BLB. Dans le cadre de la numérisation de l’espace de bataille, il est équipé du système d’information et de commandement ATLAS. En garnison sur le plus grand camp d’entraînement d’Europe occidentale, à Canjuers, à 900 mètres d’altitude, son implantation proche du port d’attache de la Force d’Action Navale (FAN) lui permet de renforcer sa spécificité amphibie. Il bénéficie de possibilités d’entrainement remarquables. Il démontre au quotidien le sens du mot « esprit de corps ».
Depuis plusieurs années, les bigors du 3 sont projetés sur tous les théâtres d’opérations, en terre africaine, et en outre-mer, comme sur le territoire national.
Régiment de bigors aguerris et solidaires, comptant dans ses rangs des sportifs de haut niveau, le 3e RAMa est fier d’appartenir à la grande famille de Troupes de Marine et à la prestigieuse 6e BLB.
Composition.
- 1 batterie de commandement et de logistique (BCL) regroupant les moyens de commandement, de soutien de l’homme et des matériels ;
- 3 batteries de tir (B1, B3, B4) servant le canon de CAESAR 155 mm 52 calibres et les mortiers de 120 mm, les canons tractés de 155 mm TRF1. Elles disposent chacune d’un DLOC apportant au combat interarmes l’expertise appui-feu sol-sol et 3e dimension (hélicoptères, avions, navires) ;
- 1 batterie sol-air (B2) très courte portée (SATCP) équipée de postes de tirs MISTRAL et de canons de 20 mm montés sur VAB T20-13, avec des moyens de coordination NC1 40 ;
- 1 batterie d’acquisition et de surveillance (BAS) constitue l’une des unités élémentaires de l’artillerie de chacun des régiments d’artillerie des Brigades Interarmes (BIA). La BAS est le volet spécifique « Acquisition - Surveillance » des régiments d’artillerie des BIA. Unité appelée à agir en coordination et en synergie des batteries « feux dans la profondeur » et « défense sol air », elle participe à la polyvalence capacitaire des régiments d’artillerie ;
- 1 batterie de réserve opérationnelle (B5) qui a pour vocation d’assurer des missions de service public ou de sécurité dans le cadre de la défense du territoire et de participer aux diverses missions opérationnelles du régiment en complétant ses effectifs jusqu’à près de 1000 hommes.
Matériel.
- CAESAR (Camion Equipé d’un Système d’Artillerie) : canon automoteurs de 155mm, 52 calibres.
- MORTIER 120mm.
- MISTRAL (Missile Transportable Anti-aérien Léger) : missiles sol-air très courte portée.
- DRAC : drone de reconnaissance au contact.
- VAB : véhicule de l’avant blindé, pouvant être équipe de mitrailleuse calibre 7.62 ou 12.7.
- VAB OBS : VAB équipé de moyens d’observation et d’acquisition de cibles.
- VLRA : véhicule léger de reconnaissance et d’appui.
- Canon 20mm.
- RATAC (Radar de Tir de l’Artillerie de Campagne).
- RASIT (Radar d’Acquisition et de Surveillance des Intervalles).
- RADAR BOR-A : radar de surface pour la surveillance des frontières et des côtes.
- PVP : petit véhicule protégé.
Formation.
Après sa formation initiale au CFIM de la 6e BLB stationné à Fréjus (83), le militaire du rang est formé au régiment dans son domaine d’emploi. Les sous-officiers et officiers sont essentiellement formés à l’école d’artillerie stationnée à Draguignan (83).
Emploi.
Les bigors du 3e RAMa occupent des postes allant de servant pièce, observateur, opérateur drone, opérateur radar, radionavigateur, transmetteur, pilote poids lourd, pilote blindé, mécanicien aux postes de chef de pièces, chef d’équipe d’observation, chef de station radar, chef d’équipe recueil de l’information et chef d’équipe drone.
Droits : Armée de Terre – Encyclopédie Wikipédia.