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Réserve Citoyenne du Gouverneur militaire de Paris

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31 août : Bazeilles, la Coloniale et « Les dernières cartouches ».

Publié par Réserve Citoyenne Armée de Terre IDF sur 31 Août 2019, 18:18pm

Catégories : #Organisation

"Les dernières cartouches", par Alphonse de Neuville.

"Les dernières cartouches", par Alphonse de Neuville.

Les combats de Bazeilles.

1870 - La France est en guerre. Son territoire est envahi.

Pour prendre part à la lutte, marsouins et bigors sont, pour la première fois de leur histoire, groupés dans une même division, la division de marine qui sera surnommée la division bleue.

Commandée par le général de Vassoigne, elle est composée de deux Brigades : la 1ère, général Reboul, est formée du 1er régiment d'infanterie de marine de Cherbourg et du 4e de Toulon , la 2e, général Martin des Pallières, comprend le 2e régiment d'infanterie de marine de Brest et le 3e de Rochefort ; le 1er régiment d’artillerie de Lorient fournit trois batteries. La division bleue fait partie du 12e corps d’armée, affecté à l’armée de Mac-Mahon. Rassemblée au camp de Chalons, celle-ci, dans la deuxième quinzaine d’août va tenter la jonction avec l’armée de Bazaine enfermée dans Metz.

Le 30 août, après six jours de marches et contremarches harassantes, un de nos corps d’armée s’étant laissé surprendre à Beaumont, la 1ère brigade, celle du général Reboul doit intervenir, d’ailleurs avec succès, pour le dégager. Le lendemain, 31 août, vers midi, c'est l’autre brigade qui est chargée de reprendre BAZEILLES que l’ennemi vient d’occuper.

Le général Martin des Pallières enlève sa troupe. L’ennemi est refoulé, mais sa supériorité en nombre et en artillerie lui permet, en multipliant ses attaques, de reprendre pied dans la localité. La mêlée est acharnée, les pertes sont sévères des deux côtés : le général Martin des Pallières est blessé et le village en feu.

Vers 4 heures de l’après-midi, les nôtres ne tiennent plus les lisières nord du village, c’est alors que la brigade Reboul conservée, jusque-là en réserve, est engagée et, avant la tombée de la nuit, Bazeilles est entièrement repris une nouvelle fois, toujours au prix de combats acharnés.

On s’organise pour la nuit. Seuls des grand-gardes, placés aux ordres du commandant Lambert, sous-chef d’état-major de la division, tiendront la localité. Comprenant que l’ennemi va revenir après s’être renforcé pendant la nuit, le commandant Lambert lui tend un piège.

Lorsque le 1er septembre au lever du jour, les Bavarois commencent à pénétrer dans le village, ils croient celui-ci abandonné quand une vigoureuse contre-attaque, menée par 150 Marsouins, les surprend et les met en fuite. Nous sommes à nouveau, et pour la troisième fois, maîtres de Bazeilles.

A ce moment, survient un coup de théâtre. Le général Ducrot, qui vient de remplacer Mac-Mahon blessé, veut regrouper l’armée et l'ordre est donné d’abandonner Bazeilles. Ce que l’ennemi n’a pas réussi, la discipline l’obtient : Bazeilles est évacué. Mais le général de Wimpffen, porteur d’une lettre de service, prend le commandement et, jugeant autrement la situation, ordonne, contre Ducrot, que soient réoccupées les positions abandonnées.

Il faut reprendre Bazeilles que les Bavarois n’ont pas manqué d’occuper entre temps, Vassoigne n’hésite pas, et sa division en une seule colonne, s’empare du village pour la quatrième fois, malgré la défense acharnée de l’adversaire.

Le 1er C.A. bavarois, renforcé d’une division supplémentaire et appuyé par une artillerie de plus en plus nombreuse, reprend ses attaques qu’il combine avec des manœuvres d’encerclement, tandis que, dans le village, se multiplient les incendies.

Luttant à un contre dix, les marsouins, malgré les obus qui les écrasent et les incendies qui les brûlent et les font suffoquer, défendent pied à pied chaque rue, chaque maison et chaque pan de mur. Ils ne cèdent le terrain que très lentement, infligeant à l’ennemi des pertes sévères. Hélas, celles qu’ils subissent ne le sont pas moins et, ce qui est très grave, les munitions commencent à manquer.

Le général de Vassoigne, toujours très calme, estime que sa mission est maintenant accomplie, que l’infanterie de marine a atteint les extrêmes limites du devoir et qu’il ne doit pas faire massacrer une telle troupe, susceptible de rendre encore des services. Vers midi, il fait sonner la retraite.

Cependant, le général de Wimpffen veut encore tenter une percée vers l’est. A cet effet, aux environs de 16 heures, il fait appel au général de Vassoigne et se met avec lui, épée en main, à la tête des débris dont il dispose. Bazeilles est en grande partie repris lorsque sur l’ordre de l’empereur il faut mettre bas les armes. La division bleue a perdu 2655 des siens, dont 100 officiers, mais l’ennemi a quant à lui perdu bien plus du double de soldats.

Le glorieux épisode de la défense de l’auberge Bourgerie, qu’Alphonse de Neuville a immortalisé par son célèbre tableau « Les dernières cartouches », se situe le 1er septembre en fin de matinée.

Aux lisières du village, une centaine de marsouins du 2e régiment d’infanterie de marine sont retranchés dans un immeuble de deux étages : la maison Bourgerie. Ils sont commandés par cinq officiers et le commandant Lambert. Blessé, il a été abrité dans cette maison. Les Allemands qui tentent de progresser vers Sedan ne peuvent passer. De l’artillerie est amenée par l’ennemi, qui, au bout de plusieurs heures, défonce portes, fenêtres, toitures. La résistance devient désespérée. Les Allemands invitent les marsouins à se rendre. Seuls des coups de fusil leur répondent. La situation en munitions devient critique et le feu n’a pu être soutenu que grâce aux cartouches récupérées sur les morts et les blessés qui gisent là. Il ne reste que onze cartouches pour une poignée d’hommes : autant de coups, autant de morts dans les rangs de l’ennemi. Le commandant Lambert, épuisé par ses blessures, confie la direction de la lutte au capitaine Aubert et c’est lui qui tire la dernière cartouche. Il ne reste plus qu’à se rendre. Le commandant Lambert exige de sortir le premier : « si l’on me tue, il n’y aura rien à espérer pour vous et il sera temps encore de vendre, chèrement votre vie ». Il sort par le jardin. Les baïonnettes bavaroises se dressent, les marsouins se préparent au dernier combat. Seule l’intervention d’un officier allemand empêchera le massacre. L’admiration des Allemands pour ces héros est si grande que les hommes seront traités avec les honneurs de la guerre et que l’ordre sera donné de laisser leur arme aux officiers.

Tel est, brossé à larges traits, le glorieux exploit des milliers de « soldats de marine », de toutes armes et services, groupés sous les ordres du général de Vassoigne. Il explique pourquoi Bazeilles est devenu le haut-lieu et le symbole des Troupes de Marine.

 

Louis-Philippe Maine.

Louis-Philippe Maine nait en 1830. Très tôt, il prend le métier des armes, et participe, d’abord à la conquête de l’Algérie en 1850 puis à la Guerre de Crimée en 1854. Le 30 avril 1863, caporal au sein de la Légion étrangère, il est l’un des six survivants de la bataille de Camerone. Il sera par la suite nommé sous-officier puis capitaine. Il intègre le 3e régiment d’infanterie de marine et là encore, sera l’un des survivants des « dernières cartouches ». Il meurt dans son lit à Douzillac (Dordogne) le 27 juin 1893. Il existe dans la mairie de ce petit village, une vitrine où sont conservées quelques reliques à la gloire du capitaine. Chaque année, le 30 avril, date anniversaire de la bataille de Camerone, un homme lui est rendu au cimetière de Douzillac, par des légionnaires résidant en Dordogne.

 

Les traditions des Troupes de Marine.

Le symbole de l’ancre : l’ancre est le symbole des troupes de marine. Elle peut rappeler l’antique tradition des premiers chrétiens qui en temps de persécution affichaient la croix sous l’aspect d’une ancre de marine : est-ce pour cela que Saint Clément fut noyé avec une ancre attachée au cou ?

Dieu le Père : les Troupes de Marine n’ont pas d’autre patronage que celui de Dieu lui-même... et leur cri de ralliement est « Au nom du Dieu, vive la Coloniale ».

 

 

Sources :

  • Tableau 1 : Les dernières cartouches, d’Alphonse de Neuville.
  • Tableau 2 : La bataille dans le village, de Pallière.
  • Encyclopédie Wikipédia.
  • Site du Ministère des Armées : www.defense.gouv.fr
  • Site du Diocèse aux Armées : www.dioceseauxarmees.fr
"La bataille dans le village", par Pallière.

"La bataille dans le village", par Pallière.

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