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Il y a 105 ans…
Il y a 105 ans, Léon Hugon était un paysan du Quercy. Il était marié depuis cinq ans et demi lorsqu’il fut mobilisé le 1er août 1914, comme 4 millions de jeunes français. Il appartenait à la 18e compagnie du 209e régiment d’infanterie de Réserve. C’était le lendemain de l’assassinat de Jean Jaurès, et deux jours plus tard, la guerre était déclarée…
« Le 5 août 1914,
Chère Sylviane,
Je suis sur le point de prendre un Pernod chez l’Espagnol à côté du marché couvert avec Berry. Je viens de voir Caliste.
Tout est très calme, on dirait qu’on part pour les manœuvres. Ce ne sera pas la vérité, mais quand même, nous n’en sommes pas encore là. Je ne suis pas encore habillé. Nous sommes libres. Je vais finir mon canard ce soir chez le frère de Berry. Nous avons bu le demi-litre gros dans la cour de la caserne à midi.
Je me suis procuré de la monnaie sans bien de la peine, je suis allé acheter une gourde aux Nouvelles Galeries, on m’a fait de la monnaie sans difficulté.
Tout marche bien, des pancartes voyages à Agen pour Berlin et la peau de Guillaume sera à vendre un jour. J’ai vu tous mes anciens copains, tous contents d’aller en Allemagne. Je reste quelques jours à Agen. Si tu reçois ma lettre avant dimanche, tu pourras me faire réponse.
Hugo Léon ».
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