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Réserve Citoyenne du Gouverneur militaire de Paris

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A la Saint-Sylvestre avec le pacha !

Publié par Réserve Citoyenne Armée de Terre IDF sur 27 Décembre 2023, 19:33pm

Catégories : #Mémoire

L’équipage du Souffleur II. Au centre Jean Gabin ; à sa gauche Raymond Thiébault.

L’équipage du Souffleur II. Au centre Jean Gabin ; à sa gauche Raymond Thiébault.

Sacré Raymond.

A Issy-les-Moulineaux, au moment des commémorations patriotiques – il y a déjà quelques années de cela – nous croisions Raymond Thiébault. Autrefois employé chez Salmson et SEV (secteur automobile), il était connu pour avoir dirigé pendant des années l’Association des Combattants Volontaires des Hauts-de-Seine.

Mais il était surtout un ancien des Forces Navales Libres, engagé à 17 ans en 1944, puis de la 2e Division Blindée du général Leclerc (2e escadron du régiment blindé de fusiliers-marins), au sein de laquelle il avait fait toute la campagne de France, allant jusqu’à Berchtesgaden, le nid d’aigle du Führer. Par la suite, il avait suivi son chef vénéré en Indochine.

Nous écoutions religieusement les aventures de Raymond Thiébault. Mais ce que nous attendions tous – et qu’à la fin nous redoutions quelque peu – c’est quand Raymond sortait une petite photographie de son portefeuille et nous racontait l’épopée au sein de son char d’assaut Souffleur II en 1944. Car, à l’époque, son supérieur n’était autre que Jean Gabin !

 

D’Hollywood à la campagne de France.

Dès 1940, l’acteur – alors grande vedette française – s’oppose aux Allemands. Ces derniers lui font un chantage : ils libèrent son neveu prisonnier en Allemagne et en retour il est demandé à l’acteur de signer un contrat avec la société de production Continental, société française mais avec des capitaux allemands et sous la supervision de Joseph Goebbels.

Jean Gabin finit par s’expatrier à Hollywood en février 1941. Après avoir tourné quelques films et l’esprit de Marlène Dietrich, il décide de s’engager dans les Forces Françaises Combattantes : « Je m’emmerdais et je me sentais hors du coup de tout ce qu’il se passait dans le monde », dira-t-il plus tard, dans de rares épanchements sur cette période.

Jean Gabin redevient Jean Moncorgé. En septembre 1944, il débarque à Brest et devient quelques semaines plus tard chef de char, lui le claustrophobe !

Raymond Thiébault : « C’était un chef exceptionnel ! D’une grande simplicité. Quand il avait trois francs six sous sur lui, c’était pour nous payer un coup à boire ». Le « pacha » va donc faire lui aussi toute la campagne de France pour ensuite se rendre en Allemagne puis à la frontière autrichienne.

Une fois la guerre terminée, Jean Gabin n’assiste à aucune commémoration ni au défilé sur les Champs-Elysées. Marlène l’attend… avant un retour triomphal au cinéma quelques années plus tard.

Jean Gabin ne parlait pratiquement jamais de ses 27 mois de guerre. Mais, bien cachées dans ses objets personnels, il conservait ses casquettes de second-maître.

Bonne Saint-Sylvestre et que vive l’année 2024 !

 

 

Frédéric RIGNAULT

Réserviste citoyen – LCL ad honores

 

Sources :

  • Point d’Appui, journal de la ville d’Issy-les-Moulineaux, numéro 488 de Février 2015.
  • Encyclopédie du cinéma, de Roger Boussinot, ed. Bordas.
  • Quitte à avoir un père, autant qu’il s’appelle Gabin… de Florence Moncorgé-Gabin, Ed. Le Cherche-Midi, 2003.
  • Gabin, d’André Brunelin, Ed. Robert Laffont, 1987.
  • Interview de Raymond Thiébault par le Souvenir Français d’Issy, novembre 2012.
  • Sites Internet : www.tranchesdevies.wordpress.com et www.france24.com

 

 

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