Le mercredi 17 septembre 2014, s’est déroulée une sortie de cohésion sur le Chemin de Dames, dans le département de l’Aisne.
La journée a commencé par un accueil chaleureux et remarquable de Monsieur le maire de Vailly-sur-Aisne, Arnaud Battefort, entouré d’une partie de son équipe municipale et du guide-conférencier Monsieur Jean Richard.
Monsieur le maire a tenu à remercier vivement la Réserve Citoyenne pour cette visite et a souligné le sacrifice, à plusieurs reprises, de la petite ville de Vailly : en 1914, pendant la première bataille de la Marne, Vailly, située sur la ligne de front entre les armées françaises et allemandes est détruite en grande partie puis occupée par les Allemands au cours des journées des 30 et 31 octobre, contraignant les habitants à un exode malheureux. En avril 1917, elle subit à nouveau de plein fouet les combats avec l’offensive du Chemin des Dames (que Jean Richard appelle le « Chemin des drames »); enfin, l’année suivante, Vailly est à encore au cœur des hostilités avec la seconde bataille de la Marne.
Vailly compte une nécropole militaire importante ou reposent 1.576 soldats de France (dont 17 au cours du second conflit mondial) pour la plupart connus de leurs camarades et de leurs familles. Mais Vailly a aussi vu passer deux personnalités au cours de la Première Guerre mondiale : ainsi, le commandant Michel, fondateur du corps des sapeurs-pompiers de France, fut tué en octobre 1914 par un obus qui traversa sa maison ; Joë Bousquet, alors âgé de 21 ans, est grièvement blessé lors des combats du 27 mai 1918. Touché à la colonne vertébrale, il demeurera paralysé. Son étonnante carrière littéraire et poétique commença ce jour-là à Vailly. Par la suite, il rencontrera un succès jamais démenti et sera entouré de comparses tels que Paul Eluard, Max Ernst ou encore Jean Paulhan.
A la suite de cette présentation, Jean Richard guida la délégation à la carrière souterraine de Rouge-Maison. Celle-ci, active dès l’époque romaine, servait pour édifier les maisons et manoirs de la région. Au cours de 1914-1918, elle servit également d’abri à des régiments français, mais aussi américains et allemands qui prenaient là du repos ou avaient installé leur campement avant de monter à l’assaut du chemin fameux.
Au cours de la visite, Jean Richard montra des sculptures réalisées par les soldats des différentes nationalités : numéros de régiments, monuments, noms, symboles religieux, épouses, fiancées, paysages d’enfance laissés derrière soi, et même un chien ! Certaines sont particulièrement émouvantes car non achevées : le soldat était-il mort avant d’avoir pu terminer son œuvre ou avait-il dû partir ?
La visite s’acheva par la découverte d’une chapelle militaire grandiose, classée Monument historique, dont l’ensemble des ornementations furent gravées par des militaires du 101e RI, originaire de Vendée. On peut y voir encore des symboles chrétiens tels que le poisson ou la biche, mais aussi un Christ en croix et le blason des fusiliers marins. Jean Richard ajouta : « Et vous savez, quand je suis seul dans cet espace si magnifique, si émouvant, si magique, je suis en communion avec les soldats de France. Quand bien même en rencontrerai-je que je n’en serais point étonné ! ».
Par la suite, au cours du repas à l’Auberge de la Vallée, le lieutenant-colonel Richard, chargé de Mission de la Réserve Citoyenne, remercia une nouvelle fois la municipalité, son maire et Monsieur Richard.
Dans l’après-midi, avec près d’une vingtaine de porte-drapeaux, des représentants d’associations d’anciens combattants et une partie de la population de Vailly et de ses villages environnants, la délégation de la Réserve Citoyenne déposa une gerbe au pied du monument aux morts de la nécropole de Vailly-sur-Aisne. Ce dépôt fut suivi des discours de Monsieur Arnaud Battefort, du lieutenant-colonel Philippe Richard et de Monsieur Jean Richard.
Enfin, la journée se termina à la mairie où une nouvelle fois, autour du verre de l’amitié, le maire remercia la délégation de sa visite en ces lieux chargés d’émotion et de l’Histoire de France.
Retrouvez à la suite de ce compte rendu, le reportage photographique réalisé à cette occasion.
Vous pouvez aussi retrouver les photographies du lieutenant Jean-Louis Dibusz sur le site Nikon : http://img.gg/DaChY9V et le mot de passe est : rgmsn.