Cécile Tardieu, lieutenant de la Réserve Citoyenne au sein du Groupe Haute administration – Elus, a organisé avec des réservistes l’événement à l’Institution Nationale des Invalides.
Entretien réalisé par Carine Bobbera de la DICod
Extrait du site Internet du Ministère de la Défense.
Mercredi 22 février, un invité de choix, l’académicien Jean-Marie Rouart, est venu s’exprimer devant les pensionnaires de l’Institution nationale des Invalides pour une conférence intitulée « Le roman de la France ». L’occasion pour ce célèbre écrivain de revenir sur son lien particulier qui l’unit aux Invalides à travers le parcours de trois hommes célèbres.
Pourquoi avez-vous répondu à l’invitation de l’Institution nationale des Invalides pour animer cette conférence ?
Pour moi, c’est un grand honneur de venir dans ce lieu prestigieux et empreint d’histoire. C’est beaucoup d’émotion que d’évoquer le roman de la France devant ces hommes et ces femmes, grands blessés, qui sont tous des héros, et qui ont sacrifié leur vie pour la France.
Quels sont les liens qui vous unissent à ce lieu historique, les Invalides ?
Les Invalides ont joué un très grand rôle dans ma vie. Ma première rencontre avec ce lieu remonte à mes 7 ans. Décembre 1950. Je me trouvais dans la cathédrale Saint-Louis des Invalides pour les obsèques d’un de mes cousins, le commandant Michel Forget. Cet homme valeureux qui commandait le troisième régiment étranger d’infanterie (REI) a eu une conduite exceptionnelle. Il perdit la vie en Indochine, lors de la bataille de la RC 4. Je me souviens encore de ce froid terrible qui régnait dans la cathédrale. Tout de suite dans ce lieu singulier, j’ai eu un sentiment extraordinaire : celui de la présence de l’Histoire, avec tous ces drapeaux suspendus commémorant victoires et défaites. Ça a été un moment qui m’a beaucoup impressionné.
L’autre rencontre s’est produite lors de l’écriture de mon essai : Napoléon ou La destinée. Victor Hugo dans « Choses Vues », donne à voir une scène fabuleuse, celle du retour des cendres de Napoléon aux Invalides. C’est extraordinaire de voir cette fidélité des Grognards, de tous ces soldats qui ont traversé tant d’épreuves, qui ont revêtu leurs anciens uniformes pour être présents et accompagner la dépouille de l’Empereur afin de lui rendre un dernier hommage. Cela devait être une cérémonie magnifique.
Enfin, le dernier épisode qui me lie aux Invalides est le jour des obsèques de Romain Gary, ici dans la cathédrale Saint-Louis. Là encore cela a été très émouvant de me retrouver dans ce lieu gorgé d’histoire et d’assister aux obsèques de ce grand homme de Lettres et Compagnon de la Libération. Cet homme juif, d’origine russe et polonaise, a adhéré aux valeurs de la France. Il s’est rapidement engagé au sein des Forces aériennes françaises libres pour libérer « son pays » de l’oppression.