Traditionnellement ouverte par la patrouille de France, la cérémonie qui s’est déroulée à Aubagne, était là, comme dans l’ensemble des unités, pour rappeler la solidité du lien étroit qui unit les équipes médicales et les blessés.
Ainsi la main articulée de capitaine Danjou qui commandait la 3ème compagnie du Régiment étranger lors du combat de Camerone et qui a été retrouvée après la bataille, était portée par médecin-colonel (er) Rondy. Soldat au Régiment de marche du Tchad pendant la campagne de France et d’Allemagne en 1944 et 1945, médecin-lieutenant au 1er BEP pendant toute la bataille de Dien-Bien-Phu, prisonnier du Vietminh, blessé à trois reprises, le médecin-colonel (er) Rondy a consacré sa vie aux autres, y compris à la retraite où depuis de nombreuses années il aide ses camarades dans leurs démarches administratives relatives aux pensions, à la réforme, à l’invalidité.
Il était entouré de deux maréchaux de la Légion : l’adjudant-chef (er) Ruiz, qui connut la captivité en Indochine, et l’adjudant-chef (er) Ende, qui fut blessé à plusieurs reprises en Algérie. Derrière eux, marcheront l’adjudant-chef (er) Lemonon, infirmier confirmé par de nombreuses opérations extérieures, le caporal-chef Jerabek, jeune auxiliaire sanitaire médaillé militaire, et l’ex légionnaire de 1ère classe Hoareau, grièvement brulé lors de l’opération intérieure Harpie en Guyane en 2013.
Au fort de Nogent, la lecture du combat de Camerone était prononcée par un aspirant dentiste tandis que les honneurs au drapeau du 11ème Régiment étranger d’infanterie, dont le Groupement de recrutement de la Légion étrangère a dorénavant la garde étaient rendus.
A l’issue, le défilé des troupes terminait la prise d’armes, avec en tête, les pionniers qui étaient suivis du chef de Corps et du drapeau du 11ème R.E.I.
Dans l’après-midi, la non moins traditionnelle kermesse accueillait pour quelques heures de détente, légionnaires et invités, tandis que l’élection de Miss Képi blanc et le bal du légionnaire clôturaient une journée forte en chaleur émotionnelle qui venait compenser une température quelque peu « frisquette ».
Colonel (RC) Georges-Michel ROYNE.