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Réserve Citoyenne du Gouverneur militaire de Paris

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Les GMP dans l’Histoire : Marmont et les Trois Glorieuses.

Publié par Réserve Citoyenne Armée de Terre IDF sur 27 Décembre 2020, 17:59pm

Catégories : #Les Invalides dans l'Histoire

Eugène Delacroix, La Liberté guidant le peuple (28 juillet 1830), Paris, musée du Louvre.

Eugène Delacroix, La Liberté guidant le peuple (28 juillet 1830), Paris, musée du Louvre.

Voici une nouvelle catégorie sur ce site : Les Gouverneurs Militaires de Paris dans l’Histoire de France.

 

Au service de l’empereur.

Fils d'un officier noble, Auguste Frédéric Louis Viesse de Marmont naît le 20 juillet 1774 à Châtillon sur Seine, en Bourgogne. Il impose à son père d’être soldat et entre à l’école d’artillerie de Châlons, où il se lie d’amitié avec Jean-Andoche Junot. En 1793, au siège de Toulon, il se fait remarquer par le jeune Bonaparte qui le prend à son service. Six années plus tard, alors qu’il vient d’épouser la fille du banquier Perregaux, Marmont suit Bonaparte dans l’expédition d’Egypte. Il est fait général de brigade après s’être emparé à Malte du drapeau de l’ordre des chevaliers de Saint-Jean. En Egypte, il participe à plusieurs batailles et est nommé commandant d’Alexandrie. Il est de ceux que Napoléon ramène en France.

Par la suite, Marmont joue un rôle dans le coup d’Etat du 18 Brumaire et devient conseiller d’Etat. En 1800, il est fait général de division après la bataille de Marengo. Inspecteur général de l’artillerie deux ans plus tard, il est nommé commandant du camp d’Utrecht. En 1805, il est de la bataille d’Ulm. L’empereur le nomme ensuite gouverneur de Dalmatie, puis duc de Raguse en 1808. A Wagram, en juillet 1809, à la tête de la réserve, il ne réussit pas à poursuivre efficacement les Autrichiens, qui réclament judicieusement une cessation des hostilités. Marmont est néanmoins fait maréchal, mais Napoléon ne le nomme pas prince.

En 1811, Marmont reçoit le commandement de l’armée du Portugal et d’Espagne. Après quelques victoires, il doit ordonner la retraite des troupes françaises et laisse les Anglais entrer dans Madrid. En 1813, il est de toutes les batailles de la campagne d’Allemagne. Ses prises de positions militaires sont maladroites et il est sauvé à plusieurs moments par le maréchal Ney. L’année suivante, pendant la campagne de France, il se bat à Brienne, à Champaubert mais en avril 1814, il décide de diriger ses troupes vers la Normandie plutôt que sur Paris. Il est des négociateurs de la capitulation de l’empereur à Fontainebleau et se rapproche de Louis XVIII lors de la première Restauration. Lors de la seconde, il vote la mort de Ney. Il devient ministre d’Etat en 1817 puis Gouverneur militaire de Paris, après plusieurs postes à l’étranger et en France.

 

Les Trois Glorieuses.

Juillet 1830 : le roi Charles X, partisan d’une monarchie forte à l’encontre des idées libérales, s’oppose à la chambre des députés récemment élue. Cette dernière l’a contraint à nommer le vicomte de Martignac, réputé « semi-libéral ». L’agitation populaire, alimentée par des parlementaires et une presse hostiles, ne faiblit pas pour autant. Charles X décide de tenter un coup en remplaçant Martignac par le prince de Polignac. Puis le 25 juillet, il fait publier les Ordonnances de Saint-Cloud, largement favorables à un vote royaliste.

En réponse, des Parisiens se soulèvent et dressent des barricades. Le roi convoque le gouverneur militaire de Paris et lui ordonne de rétablir le calme. Marmont, à la tête de l’ensemble des soldats des garnisons de la capitale, lance ses hommes contre les barricades. Les émeutes font des centaines de morts. Des unités militaires pactisent avec la population parisienne, jettent à bas la cocarde blanche qu’elles remplacent par la cocarde tricolore. Marmont envoie un message au roi : « J’ai déjà eu l’honneur de rendre hier compte à votre majesté de la dispersion des groupes qui ont troublé la tranquillité de Paris. Ce matin ils se reforment plus nombreux et plus menaçants. Ce n’est plus une émeute, c’est une révolution. Il est urgent que votre majesté prenne des moyens de pacification ». Mais le roi ne répond pas au maréchal et le laisse seul face aux Parisiens déchaînés. L’insurrection dure trois jours et fait 163 morts et 578 blessés parmi les soldats du roi alors qu’en face, les républicains perdent près de 800 des leurs. Mais ils sont quatre fois plus nombreux en armes. Insister c’est courir au massacre.

Charles X et la famille royale fuient Paris. Le roi mourra en exil, au couvent de Goritz dans l’actuelle Slovénie, en 1836. Quant à Marmont, il part en Angleterre. Les députés libéraux, majoritairement monarchistes, optent pour une monarchie constitutionnelle plus libérale à l’aide d’un changement de dynastie. Ainsi, la maison d’Orléans succède-t-elle à la maison de Bourbon. Louis-Philippe devient « roi des Français ».

Solitaire et oublié, Marmont meut d’apoplexie à Venise le 3 mars 1852. Il est inhumé au cimetière de Châtillon-sur-Seine, là où il a un temps possédé le château.

Marmont : « J'ai été placé, en peu d'années, deux fois dans des circonstances qui ne se renouvellent ordinairement qu'après des siècles. J'ai été témoin actif de la chute de deux dynasties. La première fois le sentiment le plus patriotique, le plus désintéressé, m'a entraîné. J'ai sacrifié mes affections et mes intérêts à ce que j'ai cru, à ce qui pouvait et devait être le salut de mon pays. La seconde fois, je n'ai eu qu'une seule et unique chose en vue, l'intérêt de ma réputation militaire ; et je me suis précipité dans un gouffre ouvert dont je connaissais toute la profondeur. Peu de gens ont apprécié le mérite de ma première action. Elle a été au contraire l'occasion de déchaînements, de blâmes et de calomnies qui ont fait le malheur de ma vie. Aujourd'hui, je suis l'objet de la haine populaire, et il est sage à moi de considérer ma carrière politique comme terminée. »

Napoléon : « La vanité avait perdu Marmont, la postérité flétrira justement sa vie ; pourtant son cœur vaudra mieux que sa mémoire ».

 

Sources :

  • Site internet : https://www.napoleon-empire.net/napoleon-bonaparte.php
  • encyclopédie Wikipédia.
  • Encyclopédie Larousse.
  • Jean Tulard, Dictionnaire Napoléon, Fayard.
  • Auguste-Frédéric-Louis Marmont, Mémoires du maréchal Marmont, éd. Perrotin, 1856.
  • Las Cases, Mémorial de Sainte-Hélène.

 

Auguste Frédéric Louis Viesse de Marmont

Auguste Frédéric Louis Viesse de Marmont

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