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Réserve Citoyenne du Gouverneur militaire de Paris

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Les GMP dans l'Histoire : Gaston Billotte et la bataille d'Ypres.

Publié par Réserve Citoyenne Armée de Terre IDF sur 16 Janvier 2022, 18:38pm

Catégories : #Les Invalides dans l'Histoire

Le GMP Gaston Billote : un exemple de la méritocratie à la française.

Le GMP Gaston Billote : un exemple de la méritocratie à la française.

Aux colonies.

Né le 10 février 1875 à Sommeval, dans la Somme, il est le fils d’un instituteur d’origine bourguignonne. Poussé par ses professeurs et son entourage familial, il fait de brillantes études qui lui permettent d’intégrer l’Ecole spéciale militaire de Saint-Cyr en 1894, promotion Alexandre III, celle de Paul-Frédéric Rollet, qui un jour sera le Père de la Légion étrangère. A la sortie de l’école, il choisit l’infanterie de marine et est envoyé au Tonkin puis en Chine.

En 1904, il épouse Catherine Nathan, qui bientôt lui donne un fils, Pierre.

Elève à l’école de guerre en 1907 et 1909, Gaston Billotte repart au Tonkin puis est muté au Maroc, avec le grade de chef de bataillon. Il y reste jusqu’en 1915, date à laquelle il est rappelé en France et passe lieutenant-colonel. Il est affecté au Grand Quartier général du général Joffre, à Chantilly dans l’Hôtel du Grand Condé. Billotte est chargé de la section du théâtre des opérations extérieures. Ainsi, rend-il compte de l’expédition des Dardanelles. L’année suivante, promu colonel, il est nommé chef du 3e bureau. En 1918, à la tête de son régiment d’infanterie, Billotte est gazé à l’ypérite pendant la bataille de la Lys, au Mont Kemmel. Il reviendra se battre au même endroit vingt-deux ans plus tard !

 

De la Pologne à l’Hôtel des Invalides.

Convalescent pendant quelques mois, il reprend le service en 1919 et suit Pétain et Weygand dans la mission française en Pologne durant la guerre russo-polonaise de 1920-21. L’un de ses compagnons de mission est un certain capitaine Charles de Gaulle. Cette guerre est une conséquence directe du Traité de Versailles. Un affrontement entre une Russie soviétique, insatisfaite de ses frontières avec une Pologne recréée, et qui souhaite montrer la force de ses idées et de ses armes communistes, et une Europe occidentale arrimée à la démocratie et au libre-arbitre. Les frontières polonaises seront redessinées… En 1939, elles seront même annihilées.

Promu général de brigade de l’armée polonaise en 1920, Gaston Billotte reçoit le même grade de l’armée française quelques mois plus tard. Il est ensuite envoyé en Afrique du Nord où il est successivement commandant d’unités en Tunisie, au Levant puis au Maroc, alors en pleine guerre du Rif. Général de division en 1927, affecté à l’état-major des troupes coloniales, il est nommé en Indochine en 1930, en tant que chef des armées françaises. Retour en métropole trois années plus tard, avec le grade de général d’armée, pour devenir membre du Conseil supérieur de la guerre.

En 1937, alors qu’il a été placé officier hors cadre, mais maintenu en activité, il est nommé le 17 novembre Gouverneur militaire de Paris. Billotte a 62 ans et est régulièrement consulté pour donner son avis face à l’agressivité grandissante de l’Allemagne nazie (Anschluss et rattachement des Sudètes). Le 3 septembre 1939, quelques heures après le Royaume-Uni, la France et son Empire déclarent la guerre au Troisième Reich. Commandant le groupe d’armées n°1, dont les positions vont de la Meuse à la mer du Nord, Gaston Billotte déploie une énergie inlassable à passer les différentes troupes en revue. Il alerte également l’état-major sur l’emploi des forces blindées. Si les Français et les Allemands ont à peu près le même nombre de chars, ceux de la France sont plus vulnérables et surtout leurs emplois sont différents : alors que la Wehrmacht concentre la force blindée dans le but de la « blitzkrieg », la France l’a disséminée sur toute l’étendue des frontières.

 

Un des 13 généraux MPLF en 1940.

Le 10 mai 1940, les Allemands passent à l’offensive. Le général Billotte cherche à la stopper du côté de Sedan. Mais presque partout les lignes françaises ont été enfoncées. Quatre jours après le début de l’offensive allemande, les Pays-Bas capitulent. Le 16 mai, le général français Gamelin donne l’ordre aux troupes françaises de quitter le sol belge et de se replier au plus vite. Le lendemain, le colonel de Gaulle, à la tête de la 4e division cuirassée, réussit sa contre-attaque sur Montcornet. De son côté, le général Billotte tente de réorganiser une défense sur les Flandres.

Le 19 mai, alors que le général Weygand a été nommé commandant en chef, en remplacement de Gamelin, Billotte se rend à une réunion de l’état-major à Ypres, sur l’Yser. Là même où il se trouvait en 1918. De retour de cette réunion, sa voiture, roulant à trop vive allure, percute un camion militaire dans le village de Locre, en Belgique. Gravement blessé, placé dans le coma par les médecins militaires, il meurt deux jours plus tard, le 23 mai 1940, à l’hôpital d’Ypres. Les combats vont durer jusqu’au 17 juin, date à laquelle le maréchal Pétain, nommé chef du gouvernement français, parle à la radio et dit : « C’est le cœur serré que je vous dis aujourd’hui qu’il faut cesser le combat ». La bataille de France n’aura duré que sept semaines. Près de 60.000 soldats français et 21.000 civils auront péri, auxquels il faut ajouter 123.000 blessés et des millions de réfugiés.

Gaston Billotte est l’un des treize officiers généraux français morts pour la France au cours des opérations de mai-juin 1940. Son fils Pierre, lui aussi militaire de carrière, capitaine à la tête d’un escadron de chars, est blessé le 12 juin 1940. Prisonnier des Allemands, puis évadé de l’Oflag II-D en Poméranie, il deviendra chef d’état-major du général de Gaulle, Compagnon de la Libération, général de division, et fera une carrière politique remarquée (député, ministre de la Défense nationale sous la IVe République puis ministre d’Etat chargé des départements et territoires d’Outre-Mer sous le Gouvernement de Pompidou).

Gaston Billotte était Grand-croix de la Légion d’honneur, croix de Guerre 1914-1918, palme de bronze, croix de guerre des Théâtres d’opérations extérieurs, médaille coloniale, médaille interalliée de la Victoire, médaille des blessés militaires, et titulaire d’une quinzaine de décorations étrangères.

 

 

Sources :

  • Encyclopédies Larousse et Wikipédia.
  • Site Mémoire des Hommes.
  • Site du ministère des Armées.
  • Bernard Destremeau, Weygand, éd. Perrin, 1989.
  • Marc Ferro, Pétain, éd. Fayard, 1987.
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