Hervé Désarbre est commandant dans la Réserve Citoyenne, au sein du Groupe RLJC.
Né en 1957 à Roanne, Hervé Désarbre étudie le piano avec Madeleine David, élève de l’organiste et compositeur Aloÿs Claussmann, puis se perfectionne auprès d’André Chometon, professeur au C.N.R de Lyon. Il entre ensuite dans la classe d’orgue du maître André Fleury à la Schola Cantorum, et travaille également avec Guy Morançon, qu’il remplacera souvent, l’été, à la Basilique N.-D. des Victoires à Paris. En 1975, il est nommé organiste de l’église St Louis de Roanne puis, en 1993, titulaire de l'orgue historique du Val-de-Grâce, à Paris. En 2005, il reçoit le titre d'organiste du ministère de la Défense.
Il a joué en soliste avec différents chœurs, ensembles et orchestres français et étrangers. Il se produit à Paris, en province, Belgique, Pologne, Italie, Ouzbékistan, Grande-Bretagne, Espagne, Ukraine, Serbie, Allemagne, et régulièrement en Russie : à Moscou, il a déjà joué dans la grande salle du Conservatoire Tchaïkovsky (dont il a reçu la médaille d’honneur), seul ou avec orchestre, à la Salle Tchaïkovsky, au musée Glinka, à la cathédrale catholique de la capitale russe. A la demande des Affaires étrangères, il a donné une tournée en Russie pour la clôture de l’année conjointe France-Russie, et a été invité, l’an passé, à participer au festival de Sotchi, à l’invitation de Youri Bashmet.
En 2014, il a été nommé membre du comité international d’experts pour la restauration du grand-orgue Cavaillé-Coll du conservatoire de Moscou. Il a créé nombre d'œuvres contemporaines, françaises ou étrangères, pour orgue seul ou avec orchestre, la plupart lui étant dédiées, et a enregistré une quinzaine de disques chez Chant du Monde, Mandala, EMI, Intégrale, Sony, De Plein Vent, Pavane Records, notamment « l'orgue insolite », « l'orgue et la danse », « l'orgue et l'enfance », « Concertos français pour orgue du XXe siècle ». Il participe aux jurys de plusieurs concours internationaux : Concours Edison Denisov (dont il présidera à nouveau l’édition 2016 à Moscou), Concours Chostakovitch, Concours d’orgue Alexander Gedicke… Membre de la Famille Camillienne, il est aussi directeur artistique des Editions Le Chant du Monde, et titulaire honoraire de l’orgue historique John Abbey de Renaison.
Hervé Désarbre est chevalier de l’ordre national du Mérite, et le ministre de la Défense lui a décerné la médaille d’honneur du Service de santé des armées.
Hervé Désarbre : « Cela fait environ vingt ans, au Val-de-Grâce, où je suis organiste, que la saison musicale, dont je m’occupe, est orientée vers les anniversaires, que ce soit en lien avec les célébrations nationales, ou concernant l’histoire du pays, avec une tonalité Service de santé des armées, auquel abbaye et église appartiennent.
Pour évoquer les concerts les plus récents, toute la saison musicale 2014 était tournée vers le premier conflit mondial, avec 6 hommages, l’un à la France, les autres à 5 pays alliés, et les compositeurs de l’ensemble de ces pays. Il y a eu également des soirées autour de la libération de Paris, mais encore, comme thèmes, les enfants et la guerre, La Voie sacrée, le Vercors, l’hommage à des personnages tels que Blériot, Louise de Bettignies, Lucie Aubrac, Marie Curie, mais aussi Jules Verne, Le Nôtre, Méliès, Jean-Henri Fabre, ou encore Albert Schweitzer.
Sans oublier le Service de santé, puisque chaque concert comporte un hommage à une personnalité ayant contribué à écrire l’histoire de la médecine militaire : Alphonse Laveran, premier Prix Nobel de médecine, et médecin militaire, Hyacinthe Vincent, Desgenettes, etc. Cette année 2016 est entièrement consacrée aux 250 ans de la naissance de Dominique-Jean Larrey, Premier chirurgien de la Grande Armée, et précurseur de la médecine d’urgence.
Il s’agit donc, pour moi, de tisser et entretenir concrètement le lien Armée-Nation, en accueillant, dans l’un des fleurons du patrimoine du ministère de la défense, parisiens et touristes, en leur proposant des manifestations au contenu original, comme il y en a aux Invalides, en contribuant à rappeler, sans faiblir, des noms et des événements qui ont forgé l’histoire de notre pays. Je vois donc dans mon admission au sein de la réserve citoyenne la reconnaissance de ce travail, mais encore une certaine continuité dans cette action en faveur du devoir de mémoire. Pour ce qui est des concerts que je donne régulièrement, en France et ailleurs, je vais notamment jouer, cette année, au Chambon-sur-Lignon, dans un programme autour des Justes, de la résistance de ce village et des enfants qui y ont été cachés, et un peu plus tard, à Lille, je mettrai à l’honneur les compositeurs qui ont participé à la guerre de 1914, soit au front -comme artilleurs, brancardiers, infirmiers-, soit au titre du ravitaillement.
A une époque où la mémoire fait parfois défaut, il me paraît important que nous soyons un certain nombre à l’entretenir et à la conserver bien vivante. C’est ce à quoi je m’attelle, modestement mais avec détermination, depuis longtemps ».