Hervé Désarbre est organiste du ministère de la Défense, titulaire du Val-de-Grâce et responsable de la saison musicale. Par ailleurs, commandant dans la RC au sein du Groupe RLJC, il nous informe que la 14e saison d’orgue du Val de Grâce débutera le dimanche 2 octobre 2016, à 17h30. Vous retrouverez tous les détails sur www.valdegrace.org
Hervé Désarbre : « Les plus éminents musiciens se sont produits au Val-de-Grâce. Lully dirigea l'office des ténèbres du Vendredi Saint. Parmi ceux qui furent maîtres de chapelle au temps d'Anne d'Autriche, ou qui dirigèrent au Val à cette époque, on peut citer Bouzignac, Moulinié et Lebègue, qui composa une série de motets "pour les dames du Val-de-Grâce".
Au XXe siècle, les meilleures chorales parisiennes animèrent les grands offices militaires, Léonce de Saint-Martin, Gaston Litaize, Pierre Cochereau, Marie-Louise Girod, pour ne citer qu'eux, tenant les claviers, tandis que, bien souvent, l'Orchestre de la Garde Républicaine assurait la partie orchestrale. L'ensemble vocal professionnel la Chapelle-Musique du Val-de-Grâce s'est produit pour la première fois en 2004 jusqu’en 2015. Depuis 2016, l’ensemble vocal et instrumental Piérius lui succède, en résidence au Val-de-Grâce. Il s’insère dans cette tradition chorale qui avait pris naissance avec la Chapelle-Musique d'Anne d'Autriche. Cet ensemble a pour mission de couvrir un large répertoire, de la Renaissance à nos jours, avec la volonté de s'inscrire pleinement dans son époque, notamment en passant des commandes à des compositeurs d'aujourd'hui.
La présence de l’orgue Cavaillé-Coll de 1853, classé monument historique, et depuis peu du piano à queue Erard, de 1900, la participation de notre ensemble vocal et de solistes et formations invités, contribuent à faire de notre saison un moment de découvertes, mais aussi de retrouvailles musicales, un pont entre la tradition et la modernité.
A la suite de difficultés administratives, la voilure de la saison musicale a été réduite. Il subsiste trois auditions d’orgue proprement dites, d’octobre à décembre, et l’orgue est ensuite partie prenante des concerts du dimanche, de janvier à juin, aux côtés de la voix, du piano et d’autres instruments.
Face au succès considérable du concert de mai dernier, où instruments anciens et chanteurs ont été placés aux quatre balcons du choeur, le concert de juin prochain, autour de la pose de la première pierre de l’Observatoire de Paris, renouvellera l’expérience. Nous devions remonter à l’Ancien Régime pour trouver voix et musiciens aux balcons, à l’instar de Saint-Marc de Venise.
Quel autre lieu historique à Paris peut donc prétendre à un tel foisonnement musical, à un tel éclectisme dans sa programmation ? Ces concerts, qui ne sont pas, à Paris, des concerts "en plus", mais des concerts "autrement" constituent, avec le musée du service de santé, un élément actif de la mise en valeur d'un des hauts lieux de la capitale, au bénéfice des Parisiens et des touristes, et favorisent le lien Armée-Nation en contribuant au rapprochement du monde militaire et du monde civil.
Gageons que l’ensemble des concerts, placés sous le signe des voyages, des anniversaires et des rencontres, attireront un public encore plus nombreux que les années passées. »