Le lieutenant-colonel Philippe Richard, un homme toujours dans son élément.
La fenêtre du bureau donne sur l’esplanade et on voit que le LCL Richard aime se poster là pour profiter de la pelouse et du ciel. Philippe Richard est Franc-comtois et fier de son terroir.
Mais tout petit, il est bercé par le bruit des Mirages de la base aérienne 116 de Luxeuil, sa ville natale. Alors, le bac en poche, délaissant la terre, il choisit résolument l’air et effectue une préparation militaire sur « sa » base aérienne. Il s’y sent à son aise. Son père est ancien combattant. Au lycée il est entouré de fils de militaires. Il devance l’appel et passe les tests pour l’armée de l’air. Myope, il ne pilotera pas mais les opportunités sont nombreuses, car pour un avion qui vole, il faut mobiliser de nombreuses compétences.
Sa formation initiale lui fait découvrir la très belle ville de Nîmes et sa base agréable. Puis à Rochefort, il apprend sa spécialité de Mécanicien Radar Bord. En 1986, plein d’usage et raison, il se marie et revient à Luxeuil sur la base 116.
Il est dans le feu de l’action car la vie des « mécanos » est rythmée par les missions et les décollages des premiers Mirage 2000. La spécialité de mécanicien se décompose en trois échelons : les mécaniciens au sol qui interviennent sur l’avion, les mécaniciens d’atelier sur base et les mécaniciens de maintenance industrielle.
Dans l’atelier, il travaille sur le matériel radar et le soir il prépare le concours pour devenir officier. Il réussit. Il est envoyé à Salon de Provence pour étudier. Il survole certaines matières comme « le calcul de trajectoires spatiales » qui, il l’avoue, lui a peu servi dans la suite de son parcours. Il passe un an à la base d’Avord où il encadre des appelés, garçons et filles.
Ensuite, le jeune officier continue sur la base de Taverny, comme officier de transmission. Il progressera et aura plusieurs affectations, jusqu’à encadrer l’ensemble des mécaniciens et à prendre l’intérim du commandement de son unité à Mont-de Marsan. Il s’adapte à des bonds technologiques car à ses débuts les transmissions se font sur bandes perforées, il évolue vers l’informatique et les réseaux.
Puis il passe par la sécurité, celle des systèmes d’information puis la sécurité économique qui vérifie la réputation des entreprises contractant avec la défense.
Toujours basé en région parisienne, il prend en 2013 ses fonctions de responsable de la réserve citoyenne du GMP. Il se prépare aussi activement un avenir confortable à Luxeuil-les-Bains. En attendant de rejoindre sa superbe région, il arbore fièrement le 70 de la Haute-Saône sur sa plaque d’immatriculation. Il rénove une belle maison à deux pas du grand hôtel encore flanqué de ses écuries et de sa remise à calèche. L’établissement accueillait une clientèle féminine venue prendre les eaux pour soigner la stérilité. Terre, air ou eau, Philippe Richard est toujours dans son élément.