Pendant des années, Christian Poujols anima une section de l’Union Nationale des Parachutistes (UNP), puis fut président de la 46e Section de l’Union Nationale des Combattants (Issy-les-Moulineaux).
Mais bien avant cela, Christian Poujols avait été sous-officier au 35e RAP (régiment d’artillerie parachutiste) et avait participé à la guerre d’Algérie. Le GMP 35 (Groupe de Marche) – issu du 35e RAP – y était installé dans le cadre du 20e groupe d’artillerie para, régiment d’appui feux de la 10e division parachutiste (10e DP) alors sous le commandement du général Massu.
Un jour, sur le terrain d’aviation « La Cigogne », près de Blida, le maréchal-des-logis chef Poujols avait assisté à une aventure incroyable…
« C’était le 23 septembre 1958. J’étais en Algérie depuis quelque temps déjà. Dans les régiments de parachutistes, il y a plusieurs catégories de sauts : des sauts de jour, de nuit, avec ou sans armes… Et puis, chaque année nous avions des sauts d’entretien.
L’avion de l’époque était le Nord Atlas 2501. C’était un avion à tout faire : il pouvait aussi bien prendre des passagers civils que militaires ; des marchandises ou des équipements pour l’armée. Une de ses particularités consistait en l’ouverture du fuselage à l’arrière. Cela offrait une possibilité multiple de largages, au même titre que ses transports. Je crois qu’il avait été surtout construit sous licence par la SNECMA (à l’origine, c’était une conception de
Alors voilà. L’avion décolle de La Cigogne, son chargement et le largueur à bord. Un gars du 1er REP (Régiment Etranger de Parachutistes). Le largage devait se faire sur la zone de saut du terrain d’entraînement. Cela faisait partie des exercices habituels des largueurs, du contrôle du matériel… Lequel largueur sautait systématiquement, en saut d’entretien, après avoir « basardé » le matériel.
L’opération commence. Tout semble normal. Nous sommes au sol. Nous regardons l’exercice par simple routine. D’un seul coup, à l’arrière de l’appareil, c’est la stupéfaction : l’avion traine le parachutiste derrière lui ! On voit bien que le gars du 1er REP n’a pas pu sauter car les suspentes de son parachute sont restées accrochées à je ne sais quoi au cœur de l’avion. La tour de contrôle prévient le pilote qu’il doit atterrir immédiatement. Vous imaginez un peu le message du contrôleur aérien au pilote de l’Atlas : « Reviens vite, le para que tu devais larguer vole derrière toi ! ». Je suppose que le gars avait essayé de couper les suspentes pour ensuite utiliser son ventral. En vain.
L’avion atterrit. Il bloque ses freins pour parcourir le minimum de terrain, avec son délicat paquetage. On se précipite vers le para, persuadé que nous sommes en présence d’un gars mort ou déchiqueté. Et là : point de mal ! Le parachutiste est relevé, puis placé sur un brancard et zou : dans une ambulance. Les médecins ne lui trouvèrent que deux côtes cassées ! »
Sources :
- Archives Souvenir Français Issy-Vanves.
- Encyclopédies Wikipédia et Larousse.
- Crédit photographique : site www.airbornecenter.com