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Réserve Citoyenne du Gouverneur militaire de Paris

Réserve Citoyenne du Gouverneur militaire de Paris

La RC du Gouverneur sur les réseaux sociaux : Facebook - https://www.facebook.com/reservecitoyennedugmp - Instagram : https://www.instagram.com/reservistes.terre.gmp/ - LinkedIn : réserve citoyenne du gouverneur militaire de paris - Responsable de la rédaction : Officier de réserve citoyenne Frederic RIGNAULT.


Camerone.

Publié par Réserve Citoyenne Armée de Terre IDF - CDT Rignault sur 17 Avril 2016, 17:15pm

Catégories : #Mémoire

Camerone.

L’expédition du Mexique.

En 1861, la France, l’Angleterre et l’Espagne interviennent avec quelques troupes pour obliger le président mexicain Benito Juarez à honorer des dettes de son pays.

La France a aussi une autre idée en tête : des conservateurs mexicains, présents à Paris, réussissent à intéresser le Président du Corps législatif de l’Empire français, le duc de Morny, puis l’impératrice Eugénie et enfin l’empereur Napoléon III à l’affaire du Mexique : bâtir un empire catholique juste à côté de la jeune république américaine protestante (alors en pleine guerre de Sécession).

En 1862, tandis que les Anglais et les Espagnols se retirent, Napoléon III s’obstine dans son projet. Il a trouvé en Maximilien de Habsbourg le candidat idéal : celui-ci vient d’être refusé au trône de Grèce et se rêve en empereur du Mexique. Mais ce qui n’est pas prévu, c’est la résistance des Mexicains : alors qu’on avait indiqué à Napoléon III que le peuple de ce pays était prêt à se révolter contre son président, au contraire ces derniers opposent aux troupes françaises (régiments d’infanterie de ligne, bataillons de chasseurs à pied, régiments de zouaves, troupes de la Légion étrangère…) une résistance farouche et inattendue.

Une première armée de 7.000 hommes est repoussée de Puebla, une ville fortifiée sur la route de Mexico. Il faut envoyer en catastrophe 28.000 hommes en renfort, sous le commandement du général Forey, pour avoir enfin raison de la résistance de la ville. C’est pendant cette bataille que se déroule la tragédie de Camerone.

Camerone.

Le 29 avril 1863 un convoi de ravitaillement (vivres, matériels, ainsi que 3 millions de francs en numéraire) part du port de Véracruz. Le colonel Jeanningros a vent d’une possible attaque du chargement. Aussi décide-t-il d’envoyer la 3e compagnie afin d’explorer les lieux d’arrivée dudit convoi.

Sont envoyés soixante fantassins et trois officiers : le capitaine Jean Danjou, adjudant-major du régiment, le sous-lieutenant Jean Vilain, payeur par intérim du régiment, et le sous-lieutenant Clément Maudet, porte-drapeau. Les renseignements sont bons : ils sont attaqués par les Mexicains. Le capitaine décide alors de se réfugier dans une hacienda du village de Cameron (Camerone en français). Les 64 hommes vont résister pendant près de neuf heures à 2.000 Mexicains : « Nous sommes plus de deux mille, vous n’êtes que soixante, vous allez vous faire massacrer inutilement. Mieux vous résigner à votre sort et déposer les armes ; vous aurez la vie sauve ».

Tel est le message transmis au capitaine Danjou ce 30 avril 1863. « Nous avons des cartouches et nous ne nous rendrons pas. Mes enfants, défendez-vous jusqu’à la mort ! » répond l’officier français.

Le capitaine fait promettre à chacun de se défendre jusqu’à la dernière extrémité. Tous le jurent. C’est le serment de Camerone ! Trois fois les légionnaires refusent de se rendre. Après six heures de résistance, les cinq derniers en état de se battre, chargent à la baïonnette. Trois sont encore aptes à se défendre, mais les Mexicains les maîtrisent et un officier ayant fait des études en France accepte les conditions de la reddition des légionnaires Maine, Constantin et Wensel.

« Nous nous rendrons, dit Maine, si vous nous laissez nos armes et notre fourniment, et si vous vous engagez à soigner notre lieutenant qui est blessé ». « On ne refuse rien à des hommes comme vous », dit l’officier.

La main artificielle – en bois – du capitaine Danjou est récupérée (il l’avait perdue en Algérie à la suite de l’explosion de son fusil), après tractations, deux ans après le combat de Camerone. Elle est alors ramenée à Sidi-Bel-Abbès à la fin de la campagne du Mexique et devient la plus précieuse relique de la Légion étrangère.

Chaque année, à Aubagne, elle est portée le long de la Voie Sacrée jusqu’au monument du Souvenir, par celui que l’on estime le plus digne de la porter.

Une retraite.

Mais la campagne du Mexique ne s’arrête pas à Camerone. En quelques années, et après de violents combats, un territoire au centre de ce pays est enfin conquis par les troupes européennes (des Autrichiens, des Polonais, des Hongrois, des Belges aident les troupes françaises). L’affaire dure peut de temps. En 1865, la fin de la guerre des Sécession aux Etats-Unis, marque le début d’une alliance entre le président américain, qui fait stationner des troupes le long de la frontière, et le président mexicain. De plus, les envahisseurs sont assaillis sans arrêt par une guérilla, qui n’a d’autre choix que la libération de son pays.

Finalement, les troupes françaises quittent piteusement le Mexique. Elles ne sont pas harcelées dans ce mouvement vers la côte. Mais l’expédition du Mexique fait encore une victime : l’empereur Maximilien, jusque-là réfugié dans son palais, estime qu’il est devenu un vrai citoyen mexicain. Il refuse d’abdiquer et se retire dans Santiago de Querétaro. Rapidement assiégé, l’empereur est arrêté, emprisonné puis condamné. Le 19 juin 1867, il est exécuté avec ses généraux Miramon et Mejà.

Sources :

  • Site Herodote.net.
  • Une aventure d’hommes, les parachutistes, par Alain Bétry.
  • Encyclopédie Larousse.
  • Encyclopédie Wikipédia.
  • Pierre Sergent, Camerone : la campagne héroïque de la Légion étrangère au Mexique, Fayard, 1980.
  • Jean-François Lecaillon, Napoléon III et le Mexique, Horizons Amérique Latine, 1994.
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